Cent ans de patrimoine, ça se fête ! : Centenaire de l’église Saint-Louis-de-France

Église

L’église Saint-Louis-de-France et son orgue majestueux.

L’église Saint-Louis-de-France célèbrera son 100e anniversaire en 2023, et pour l’occasion, un comité spécial est formé. On prévoit organiser plusieurs activités culturelles, éducatives et récréatives pour commémorer la fête de ce bâtiment patrimonial. Les activités permettront pour les plus jeunes et les plus âgés de découvrir ou redécouvrir l’histoire de l’une des plus belles églises du Québec.
Outre une messe spéciale qui se fera la journée même du centenaire, deux organistes bien connus dans le milieu se produiront sur l’orgue de l’église d’East Angus. Le reste de la programmation devrait être disponible au cours de l’année 2023. Ces célébrations se dérouleront sous la présidence d’honneur de Rémi L. Petit, architecte de la firme MIRE Architecture, responsable des travaux de restauration de l’église depuis plus de 15 ans.
L’église
Avec la population qui augmente, la chapelle initiale s’avère trop petite et une assemblée tenue le 2 avril 1893 confirme la nécessité de construire une église plus vaste. Les travaux de construction d’une église en bois, au coût de 6 927 $, débutent en mai 1894. La pierre angulaire est bénite le 13 décembre 1894 par Mgr Paul LaRocque (1846-1926). Le nouvel édifice, inauguré en 1895, mesure 142 pieds de long sur 52 pieds de large avec une sacristie de 30 pieds sur 38 pieds.
Le nombre de résidents continue d’augmenter pendant ces années et cette augmentation significative de la population incite la paroisse, lors d’une assemblée le 9 mars 1918, à envisager une nouvelle fois la construction d’une église plus spacieuse. En 1919, le curé, l’abbé Jean-Arsène-Rodrigue Plamondon (1860-1925) et le conseil de fabrique approuvent la demande et font appel aux services de l’architecte Louis-Napoléon Audet. Ce dernier propose la construction d’un édifice de style néogothique, s’inspirant des principes de l’École des Beaux-Arts de Paris. Les travaux sont confiés à l’entrepreneur de Lévis, Joseph Gosselin. La bénédiction de la pierre angulaire a eu lieu le 8 mai 1921 et l’église fut inaugurée en juillet 1923. Les coûts de construction s’élèvent alors à 303 000 $.
L’imposante église Saint-Louis-de-France, à East Angus, est le reflet de la période faste qu’a connu la municipalité avec les usines de pâtes et papier au début des années 1900. Le bâtiment actuel, construit entre 1921 et 1923, a remplacé une église qui était devenue trop petite pour les besoins des paroissiens. Au moment de la construction, la croix a été orientée en direction des usines afin d’assurer une protection aux travailleurs.
L’homme derrière la conception de l’église d’East Angus est aussi celui qui a conçu la Cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke. L’Église Saint-Louis-de-France est l’une des rares sur le territoire de l’archidiocèse de Sherbrooke à posséder une crypte funéraire qui contient le corps des anciens pasteurs. L’ambiance générale de l’édifice est propice au recueillement puisque même lorsque la journée est ensoleillée, l’endroit demeure plutôt sombre.
Le 2 décembre 1963, un incendie endommage une partie du chœur et de la sacristie. Les dégâts sont estimés à 100 000 $. Les paroissiens finissent par retrouver leur église le 14 juin 1964. Saint-Louis-de-France est, depuis le 7 mai 2001, classée en tant qu’immeuble patrimonial par le ministère de la Culture du Québec en vertu de la Loi sur les biens culturels.
L’architecture intérieure
D’inspiration espagnole et portugaise et de style gothique, l’église Saint-Louis-de-France se révèle d’une simplicité et d’une grâce remarquable. Le maître-autel, la chaire et les autres meubles sont en bois de châtaignier. Les vitraux sont encadrés d’une ornementation aux tons d’ambre et d’or. Ceux du chœur ont été créés par la maison Daprato, de Chicago. Ils représentent Jésus, Marie, Joseph, Saint-Patrice et les quatre évangélistes. Quant à ceux de la nef, ils ont été exécutés par la maison O’Shea, de Montréal et représentent la vie de Saint-Louis-de-France. Le chemin de croix, quant à lui, présente des toiles du peintre Georges Delfosse. Cet artiste est reconnu pour ses réalisations d’œuvres d’art religieux. Ses tableaux se retrouvent aussi bien au Canada qu’aux États-Unis. L’église Saint-Louis-de-France est privilégiée de posséder une telle œuvre, car ce peintre ne signait que les tableaux qu’il jugeait dignes de sa créativité. Il semblerait que seulement deux chemins de croix, peints par Delfosse, existent aujourd’hui.
L’orgue
L’instrument à vent présent dans l’église Saint-Louis-de-France a été commandé en 1927 au coût de 11 595 $. Il provient de l’entreprise réputée de Saint-Hyacinthe, Casavant Frères. La tuyauterie de l’instrument est placée dans deux buffets entourant la rosace de façade. Cet orgue comprend 30 jeux sur deux claviers et pédalier en plus de 8 combinaisons partielles ajustables. On raconte qu’il est si puissant que l’organiste qui a joué de l’instrument pendant 65 ans n’a jamais osé l’utiliser au maximum de sa capacité, par crainte de faire éclater les vitraux. Mme Blanche Roberge (1899-1984) fut l’organiste de la paroisse entre 1915 et 1976. Cette dernière se trouve à être la seule personne laïque à avoir sa place dans la crypte funéraire, située sous l’église.
D’importants travaux de restauration ont été effectués au cours des dernières années nécessitant un investissement de plus de 4 M$. Outre l’aide financière gouvernementale, la communauté, les gens d’affaires et commerçants ont contribué au projet par l’entremise d’une campagne de financement. Cette implication démontre l’attachement du milieu envers leur église.

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